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Construction du récit

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Traditionnellement, l'analyse du récit se fait à partir de la narration sans image. Or, de plus en plus les albums bousculent les standards du récit au profit de modes de narration privilégiant la parole des personnages ou une mise en discours qui mêle image et texte.

Pour rendre les apprentissages cohérents, nous proposons de retenir la distinction habituellement faite entre :

  • l'histoire, c'est-à-dire les événements racontés dans leur déroulement chronologique,
  • le récit, c'est-à-dire le texte qui consigne cette histoire,
  • la narration, c'est-à-dire l'acte d'énonciation ayant produit le récit.

Les archétypes de la construction narrative :
Caractéristique de la narration, la notion de construction narrative s'est constituée au fil du temps. Elle a d'abord fait apparaître des archétypes, reconnaissables à travers la diversité des récits. Ce sont, par exemple :

La construction quinaire

Le récit se déroule en cinq phases :

  • une situation initiale
  • un élément de rupture, qui met en évidence un problème à résoudre,
  • un développement dynamique du récit avec ses péripéties,
  • un élément rééquilibrant, qui permet de résoudre le problème,
  • une situation finale, meilleure, égale ou pire que la situation initiale peut entraîner une construction en boucle.

La construction répétitive (de "type "randonnée")

Elle enchaîne des épisodes similaires selon une ou plusieurs règles de cohérence : la répétition, l'accumulation ou la soustraction (chaque épisode ajoutant ou retranchant un élément à l'épisode précédent), l'amplification ou la réduction…, etc.
Elle peut générer à elle seule le récit, ou constituer la phase de développement dynamique d'une construction quinaire.

Ces constructions ne sont que des archétypes. Il s'agit moins, avec les enfants, d'en faire l'analyse que de leur apprendre à reconnaître les logiques narratives, pour, à chaque articulation du récit, être capable d'anticiper… De plus, toute création étant complexe peut combiner plusieurs types de construction et jouer sur la divergence, la surprise.
Les archétypes ne sont donc que des repères permettant d'apprécier l'écart.

Les paramètres de temporalité

La notion de construction narrative est aussi inséparable des paramètres de temporalité et d'espace. Selon le jeu entre le temps de la fiction (le récit) et le temps chronologique (l'histoire), on peut avoir :

  • une construction linéaire : le temps de la fiction épouse le temps chronologique, tout en tenant compte de focalisations, d'impasses ou de raccourcis ;
  • une construction simultanée ou alternée : deux ou plusieurs récits se déroulent dans le même temps ;
  • une construction à rebours : on remonte le temps, souvent des effets vers les causes, à partir d 'un point précis du temps chronologique ;
  • une construction avec feed-back : le récit alterne un déroulement chronologique et des retours en arrière ponctuels ;
  • une construction avec enchâssement : une histoire se greffe à l'intérieur d'une autre histoire...etc.

L'enchaînement des actions produit l'intrigue propre à chaque récit. Identifier le type d'intrigue peut conduire les jeunes lecteurs à mettre en relation le récit lu avec d'autres récits déjà connus, à reconnaître des récits appartenant à la même série et enrichir leur connaissance culturelle des textes.
Dans le cas du roman, la division du texte en chapitres, divisés eux-mêmes en paragraphes, constitue en elle-même une structure propre pour interpréter le cours de la narration. On pourra ainsi interroger l'ordre logique ou chronologique de la succession des chapitres et le rôle des titres dans ces enchaînements.

Last modified 2005-06-03 10:51