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SACRÉ James

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Poète (1939)
Nationalité
: française.
   


James Sacré est né en Vendée, en 1939. D’abord instituteur puis instituteur itinérant agricole, il part, en 1965, vivre aux Etats-Unis où il poursuit des études de lettres (thèse sur la poésie de la fin du XVIe siècle français). Enseignant dans une université américaine, il est de retour en France depuis 2001.


Ses poèmes et essais sur la poésie sont publiés depuis 1962 dans des revues et sous la forme de recueils. Citons :

  • C½ur élégie rouge, au Seuil en 1972 (réédition André Dimanche 2001)
  • Comme un poème encore (1975) Atelier de l’Agneau (repris dans La Poésie comment dire ? Marseille André Dimanche 1993)
  • Rougigogne (1983) Obsidiane
  • chez Tarabuste : Le renard est un mot qui ruse (1994), Anacoluptères, (1998), ill. Pierre-Yves Gervais (Collection : " Au revoir les enfants), Les mots longtemps, qu’est-ce que le poème attend ? (2004).
  • chez André Dimanche La poésie, comment dire ? (1993) et Viens, dit quelqu'un (1996),
  • au Dé bleu : Des pronoms mal transparents, suivi de trois essais  (1982), La petite herbe des mots (1986), Ecritures courtes (1992) et Si peu de terre, tout (2001).

Pour une bibliographie complète consulter la bibliographie établie par Daniel Lançon avec la collaboration de James Sacré dans la revue Triages (Tarabuste 2002) et le site Loxias : poésie contemporaine -http://revel.unice.fr/loxias/document.html?id=72

Démarche poétique

On pourra se reporter au numéro 88 de la revue Le Français aujourd'hui (décembre 1989) qui, dans sa chronique de poésie, dialogue avec James Sacré.


Signalons quelques propositions qui éclairent sa démarche :
  • " … pour moi il n'y a pas dans la poésie de " vouloir dire ". J'aime croire que quelque chose de vécu bascule dans l'expérience de l'écriture ; il m'arrive même de prendre la parole de l'autre, pour qu'elle emporte la mienne. Ce qui n'empêche pas d'affirmer par la poésie une singularité : celle d'une écriture plutôt que d'une vie. Je pars du vécu, de la violence d'une rencontre, de l'émotion devant des lieux et, très obscurément, les mots que j'associe aboutissent à un poème, non à dire ce qui a été éprouvé. "
  •  " On ne décrit pas ce que l'on pense décrire… sinon la métaphore serait au centre de la poésie. Au début le désir est obscurité et de dictionnaire, nomination claire puis, dès qu'on se lance, c'est l'inverse qui paraît évident. "
  • " Je ne recherche pas les images, je ne me sens pas du tout proche du surréalisme. Le " comme " est une manière de précipiter la rencontre des mots, de les mettre ensemble et non justement d'établir des analogies ; les parenthèses ont parfois un peu le même rôle. Je ne me soucie pas d'établir des comparaisons exactes par rapport à une réalité du monde. Je le désire peut-être mais ça ne peut être toujours qu'à côté. Je n'aboutis qu'à des effets de sens, des motifs de sens qui trouvent leur justesse, à cause de leur place ou de leur poids, dans le poème. Au fond l'écriture est une manière approximative de combler le vide entre mon désir et l'immense diversité du dictionnaire. "
  • " Proses et poèmes fonctionnent de la même façon ; certes le vers rompt le rythme mais partout c'est le même rythme grammatical qui fait le chemin, c'est-à-dire que les mots grammaticaux lancent le rythme, comme au XVIème siècle, comme chez Ponge ou Louis-René des Forêts. La " qualité de la syntaxe ", c'est comme un geste fait dans la matière du langage, en direction du lecteur. "
  • " Ma syntaxe ne suit pas toujours les règles apprises. J'ai envie de dire que je me sens proche des Ècrivains de la Renaissance, en ce que je me refuse à établir des limites entre un niveau de langue dit " convenable " et la matiére énorme du reste. Enfant, j'étais très troublé par la rigueur des règles grammaticales que j'apprenais et par le fait qu'on pouvait les déborder, suivre des voies où il n'était pas permis d'aller. J'ai le sentiment d'être dans la langue comme si elle conduisait quelque part, mais j'ignore toujours où elle me conduit. "
  • " Pour les quelques mots de patois vendéen que j'introduis, ils viennent de mon enfance, liés à des gestes de la ferme ; ce n'est pas là l'essentiel. Il n'y a pas de " langue poétique " ; la négation tronquée, des mots considérés comme très familiers ou des tournures dialectales sont, de façon différente, des moyens d'introduire l'oralité et, ainsi, de nourrir l'écrit tout en le mettant en question. Il y a bien des éléments de langage qui apparaissent proches du vécu mais, à mon sens, c'est un leurre ; le réel reste sans doute silencieux dans la langue, il vaut mieux dire peut-être que ce sont les mots qui permettent de construire du réel. "


Poésie et enseignement

A la question " Poésie et enseignement ? ", il répond :

  • " Il me semble que l'enseignement est en partie responsable de la désaffection générale à l'égard de la poésie. On peut faire sentir qu'un poème a à voir avec les choses, les sentiments, engage celui qui écrit, mais l'analyse, telle qu'elle est généralement pratiquée, les exercices de traduction du français, en français, sont extrêmement réducteurs. Il faudrait peut-être revenir à ce que j'ai connu à l'école primaire, lire, apprendre et dire, pour aimer, ce qui n'est pas peu. Faire comprendre qu'il y a des règles, oui, et qu'il n'y en a pas, et inciter, à partir de là, à écrire, en imitant ou en inventant. "

Documents

  • Le Français aujourd'hui (décembre 1989 -numéro 88) §    Le Français aujourd'hui: « Il y a poésie et poésie » (juin 1996-numéro 114) James Sacré (p.94 -100) livre quelques réflexions, sous le titre : " Déplier, replier le poème, l'abandonner, le ranger ".
  • Actes du colloque James Sacré – Pau mai 2001 - numéro spécial de la revue Triages, Tarabuste éditions 2002
    Parmi de nombreuses interventions, voir l’étude de Gwenaëlle Dubost « Une poésie « agrammaticale » et  Béatrice Bonhomme «Lecture d’Anacoluptères »
  • Traversée de territoires indiens : lecture par James SACRE le 18 février 2003 : www.sauramps.com/ IMG/arton325.jpg :
 
Last modified 2006-07-25 13:54