Question 1
Comment faire avec les ouvrages de poésie proposés par la liste de littérature cycle 3 des programmes 2002 ?
Peu nombreux ils méritent d'être tous invités à la table des élèves du cycle 3 : représentants de la diversité et de la dynamique de la poésie dans le temps et dans l'espace, ils empruntent des formes attendues ou saugrenues : du haïku au sonnet, du calligramme aux effets typographiques ou de mise en page. Un poème se lit avec les yeux mais aussi avec les oreilles : on se le dit à voix chuchotée, pour soi, pour en percevoir le rythme, la musicalité et en entendre les voix. Quand vous croyez l'avoir saisi dans sa forme ou dans son rythme, il vous échappe encore, vous relançant dans l'élaboration de nouvelles significations, car le poème qu'on lit est un corps vivant en perpétuelle métamorphose. La poésie à l'école comme l'affirme Jean-Pierre Siméon
" … ça sert à voir plus loin,
plus profond dans l'obscur.
À marcher tête haute dans l'inconnu.
À apprivoiser la nuit qui est en soi
et, quand on a apprivoisé la nuit,
on n'a plus peur des faux maximonstres. "
dans Aïe ! un poète (Seuil / Scéren / Cndp 2003).
Dans la liste cycle 3 (2002) se côtoient des anthologies thématiques et des recueils :
La poésie arabe : petite anthologie de Farouk Mardam-Rey Albums Dada, chez Mango, où images et textes se répondent.
Les deux anthologies de Jean-Marie Henry chez Rue du monde Le tireur de langue : anthologie de poèmes insolites, étonnants ou carrément drôles et Tour de Terre en poésie : anthologie multilingue de poèmes du monde cultivent la relation thématique et expriment un projet éditorial militant. Il est souvent difficile alors de revenir vers le recueil dont le poème est extrait. On y engagera cependant les élèves en proposant des recherches en bibliothèque ou sur le net à partir de la table bibliographique située en fin d'ouvrage.
On considérera à part les anthologies effectuées par un auteur dans l'œuvre d'un poète car les poèmes se retrouvent alors en famille même si le patriarche n'a pas orchestré lui-même la rencontre. On citera L'Apollinaire : 19 poèmes ; Le René Char ; Le Hugo , trois albums Dada Mango ; Eugène Guillevic, un poète ; Raymond Queneau, un poète ; Jean Tardieu, un poète ; Etranges étrangers et autres poèmes de Jacques Prévert chez Gallimard Jeunesse, Folio junior en poésie et Les Cent onze Haïku de Bashô chez Verdier , le vénérable poète japonais du XVIIème siècle.
Enfin les dix recueils suivants offrent aux élèves des rencontres singulières avec des poètes contemporains et des points de vue sur le monde, intimiste, symbolique, réaliste... Ils ne laissent jamais indifférents ni les adultes ni les enfants ; ils demandent à être com-pris, pris avec soi dans tous les sens et par tous les sens.
Le Cagibi de MM. Fust et Gutenberg , de Jean-François Bory, à l'école des loisirs (voir nos propositions sur cet ouvrage sur notre site)
Les mots du manœuvre de J-F Bongiraud à L'Épi de seigle
Les Vergers d'enfance de Michel Butor, chez Lo Païs D'enfance
Sirandanes suivies d'un petit lexique de la langue créole et des oiseaux Le Clézio, Jémia et J.M.G. chez Seghers Volubile
Visions d'un jardin ordinaire : poèmes et photographies de Lucien Suel au Marais du livre
Anacoluptères James Sacré, Tarabuste Au revoir les enfants (voir nos propositions sur cet ouvrage sur notre site)
Les Animaux de tout le monde , Jacques Roubaud, Seghers Volubile
Un homme sans manteau de Jean-Pierre Siméon,
C'est corbeau de Jean-Pascal Dubost,
La Clarisse , de David Dumortier, ces trois derniers ouvrages sont édités par Cheyne, dans la collection Poèmes pour grandir.
On restera sceptique devant les propositions didactiques glanées chez les éditeurs de matériel pédagogique . Par exemple, MDI vante le recueil " les mots du manœuvre " sur le plan de " la découverte du lexique lié à chaque métier " et l'exploration du " double sens des mots ". Un poème peut-il être l'objet d'une leçon de vocabulaire formelle ? La lecture du poème dans le recueil ne relève-t-elle pas plutôt d'un processus inductif dans lequel tel poème suggère une expérience et une image associées certes à des mots, des expressions du poème que l'on se communique dans la classe, que l'on dit à voix haute, afin d'en faire mieux résonner les différents sens…
Alors comment faire ?
Le maître choisit une entrée selon la modalité langagière qu'il souhaite développer : dire, lire, écrire et une situation lui permettant de solliciter la curiosité des élèves vis à vis de l'objet poétique et d'engager leur action au sein de la communauté de lecteurs.
Une entrée à partir de la sélection poésie de la liste cycle 3 :
Sollicitons les représentations des élèves sur la poésie et le poème : " Pour toi c'est quoi un poème ? Un poème c'est … Parmi ces livres, peux-tu trouver un poème ?….Ce qui n'est pas un poème et pourquoi ? " Ainsi, La Clarisse par son côté intimiste et quotidien, C'est corbeau par sa forme narrative sont en général rejetés comme relevant de la poésie par nos élèves bien rôdés aux strophes et aux rimes. Cette rupture offre l'occasion de discuter avec eux sur leur définition de la poésie, de lire celle des poètes qui ont pu en écrire une, d'échanger avec un poète sur son travail. J-P Dubost au cours d'une rencontre avec des élèves de cycle 3 a pu la définir pour eux comme " nécessité " comme " territoire d'expression ". Le poème fini l'insatisfait, c'est plutôt le désir de ce qu'il va écrire qui le comble… Au cours de cet échange un élève a sorti de son pupitre le " Raymond Queneau un poète " pour en lire un extrait, interrogeant J-P Dubost sur son adhésion aux définitions de Queneau dans son art poétique. " les mots il suffit qu'on les aime pour écrire un poème " p17.
Réunir une constellation de textes poétiques autour de cette interrogation qui n'appelle pas de réponse unique, conduit à faire une double lecture du poème : ce qu'il me dit de la poésie à partir d'une expérience langagière et esthétique qui fait écho en moi. Cela revient pour les élèves et / ou le maître, à explorer le fonds BCD que l'on l'espère pourvu, à explorer les différents ouvrages ou revues de poésie afin d'élaborer sa réponse singulière et toujours provisoire à la question commune.
Promouvoir le geste anthologique dans la classe, dans le cycle
Le geste anthologique désigne l'acte de collectionner étymologiquement des fleurs et au figuré des textes que l'auteur choisit. Il y a ainsi dissociation de l'auteur des textes et de l'auteur de l'anthologie. C'est didactiquement une manière d'indiquer que l'acte de lire est créateur de nouvelles significations par la rencontre de textes entre eux, même s'ils ne sont pas du même auteur. Ainsi, lira-t-on l'anthologie de poésie contemporaine de Jacques Roubaud regroupant 128 poèmes composés en langue française de Guillaume Apollinaire à 1968 (Gallimard). La classe pourra alors s'interroger sur :
Pourquoi ces poèmes ont-ils été mis ensemble ?
Qu'est-ce qui est pareil dans la double page ?
Quels autres textes à ajouter ?
Comment faire pour trouver le texte entier du poème ou les poèmes que l'auteur avait désignés comme voisins dans le recueil original ?
Pourquoi distinguer les anthologies des recueils ?
Qui a fait le recueil ? Comment est-il organisé ? Il me fait penser à … une histoire diront d'abord les élèves à propos de C'est corbeau . Mais l'exploration de l'univers d'un poète entraîne vers la découverte de la fabrication d'un recueil : que ce soit dans C'est corbeau ou Anacoluptères , J-P Dubost comme James Sacré ré-inscrivent certains de leurs poèmes dans des recueils différents confrontant une écriture ancienne avec une nouvelle dans un autre contexte, leur offrant une nouvelle vie, des lectures nouvelles. Nous n'irons peut-être pas jusqu'à dire comme J-Y Debreuille dans les Cahiers Robinson, qu'un poème isolé matériellement du livre dans lequel il a été inséré par son auteur " n'a littéralement pas de sens ". Mais nous partageons avec cet auteur l'idée que la lecture du recueil, c'est une rencontre duelle avec chacun des poèmes et triangulaire avec ce qui se crée entre les poèmes, ce qui les lie par la lecture que le lecteur en fait. Ainsi, la découverte d'un recueil peut s'imaginer comme la découverte d'un nouveau territoire. Selon que l'on est guidé ou que l'on parte à l'aventure, les parcours ne seront pas identiques et n'auront pas le même coût psychologique. Le maître peut baliser des étapes afin d'enrôler ses élèves puis les laisser inventer ensuite leur propre cheminement. (voir nos propositions pour Anacoluptères de James Sacré).
Quelles activités langagières l'élève peut-il alors mettre en œuvre ?
Il lit un recueil (anthologie) et note dans son journal de lectures son trajet dans le recueil puis échange avec un autre sur les raisons de ces choix.
Il choisit deux poèmes (ou extraits) qui se ressemblent et les présente (les dit) au groupe; chaque élève note ce qui pour lui se ressemble. Ce n'est pas seulement la forme ou le thème. Ce peut être le rythme, des impressions parfois difficiles à verbaliser mais qu'il pourrait exprimer en proposant une autre œuvre (picturale, musicale…)
Il apprend à dire un poème, le lit à haute voix en la modulant selon le ton, la coloration qu'il souhaite lui donner, expérimente des rythmes de lecture et les effets qu'ils produisent, enregistre, réécoute les différentes voix du poème, les apprécie. Il peut produire à plusieurs une lecture singulière du poème (maîtriser l'intonation, le rythme, la diction seul ou à deux, en écho, avec ostinato…) en fonction de l'interprétation que les élèves souhaitent faire éprouver.
Mettre les élèves en situation d'interpréter :
Après lecture du maître demander une mémorisation partielle et sélective du maximum de texte noté après coup par l'élève
Relecture du maître et deuxième notation
Poursuivre le jeu dans une troisième relecture
Réécrire le texte du poème en complétant avec ses propres mots
Lecture de chaque texte produit
Cas particulier de la poésie traduite comme réécriture : un exemple dans " Les aventures d'Alice au Pays des Merveilles ". Le poème introductif selon les traductions ne s'entend pas de la même façon. Des élèves de cycle 3 déroutés par certaines d'entre elles en ont fait l'expérience, certains choisissant in fine la version qui leur a le plus résisté.
" … ça sert à voir plus loin,
plus profond dans l'obscur.
À marcher tête haute dans l'inconnu.
À apprivoiser la nuit qui est en soi
et, quand on a apprivoisé la nuit,
on n'a plus peur des faux maximonstres. "
dans Aïe ! un poète (Seuil / Scéren / Cndp 2003).
Dans la liste cycle 3 (2002) se côtoient des anthologies thématiques et des recueils :
La poésie arabe : petite anthologie de Farouk Mardam-Rey Albums Dada, chez Mango, où images et textes se répondent.
Les deux anthologies de Jean-Marie Henry chez Rue du monde Le tireur de langue : anthologie de poèmes insolites, étonnants ou carrément drôles et Tour de Terre en poésie : anthologie multilingue de poèmes du monde cultivent la relation thématique et expriment un projet éditorial militant. Il est souvent difficile alors de revenir vers le recueil dont le poème est extrait. On y engagera cependant les élèves en proposant des recherches en bibliothèque ou sur le net à partir de la table bibliographique située en fin d'ouvrage.
On considérera à part les anthologies effectuées par un auteur dans l'œuvre d'un poète car les poèmes se retrouvent alors en famille même si le patriarche n'a pas orchestré lui-même la rencontre. On citera L'Apollinaire : 19 poèmes ; Le René Char ; Le Hugo , trois albums Dada Mango ; Eugène Guillevic, un poète ; Raymond Queneau, un poète ; Jean Tardieu, un poète ; Etranges étrangers et autres poèmes de Jacques Prévert chez Gallimard Jeunesse, Folio junior en poésie et Les Cent onze Haïku de Bashô chez Verdier , le vénérable poète japonais du XVIIème siècle.
Enfin les dix recueils suivants offrent aux élèves des rencontres singulières avec des poètes contemporains et des points de vue sur le monde, intimiste, symbolique, réaliste... Ils ne laissent jamais indifférents ni les adultes ni les enfants ; ils demandent à être com-pris, pris avec soi dans tous les sens et par tous les sens.
Le Cagibi de MM. Fust et Gutenberg , de Jean-François Bory, à l'école des loisirs (voir nos propositions sur cet ouvrage sur notre site)
Les mots du manœuvre de J-F Bongiraud à L'Épi de seigle
Les Vergers d'enfance de Michel Butor, chez Lo Païs D'enfance
Sirandanes suivies d'un petit lexique de la langue créole et des oiseaux Le Clézio, Jémia et J.M.G. chez Seghers Volubile
Visions d'un jardin ordinaire : poèmes et photographies de Lucien Suel au Marais du livre
Anacoluptères James Sacré, Tarabuste Au revoir les enfants (voir nos propositions sur cet ouvrage sur notre site)
Les Animaux de tout le monde , Jacques Roubaud, Seghers Volubile
Un homme sans manteau de Jean-Pierre Siméon,
C'est corbeau de Jean-Pascal Dubost,
La Clarisse , de David Dumortier, ces trois derniers ouvrages sont édités par Cheyne, dans la collection Poèmes pour grandir.
On restera sceptique devant les propositions didactiques glanées chez les éditeurs de matériel pédagogique . Par exemple, MDI vante le recueil " les mots du manœuvre " sur le plan de " la découverte du lexique lié à chaque métier " et l'exploration du " double sens des mots ". Un poème peut-il être l'objet d'une leçon de vocabulaire formelle ? La lecture du poème dans le recueil ne relève-t-elle pas plutôt d'un processus inductif dans lequel tel poème suggère une expérience et une image associées certes à des mots, des expressions du poème que l'on se communique dans la classe, que l'on dit à voix haute, afin d'en faire mieux résonner les différents sens…
Alors comment faire ?
Le maître choisit une entrée selon la modalité langagière qu'il souhaite développer : dire, lire, écrire et une situation lui permettant de solliciter la curiosité des élèves vis à vis de l'objet poétique et d'engager leur action au sein de la communauté de lecteurs.
Une entrée à partir de la sélection poésie de la liste cycle 3 :
Sollicitons les représentations des élèves sur la poésie et le poème : " Pour toi c'est quoi un poème ? Un poème c'est … Parmi ces livres, peux-tu trouver un poème ?….Ce qui n'est pas un poème et pourquoi ? " Ainsi, La Clarisse par son côté intimiste et quotidien, C'est corbeau par sa forme narrative sont en général rejetés comme relevant de la poésie par nos élèves bien rôdés aux strophes et aux rimes. Cette rupture offre l'occasion de discuter avec eux sur leur définition de la poésie, de lire celle des poètes qui ont pu en écrire une, d'échanger avec un poète sur son travail. J-P Dubost au cours d'une rencontre avec des élèves de cycle 3 a pu la définir pour eux comme " nécessité " comme " territoire d'expression ". Le poème fini l'insatisfait, c'est plutôt le désir de ce qu'il va écrire qui le comble… Au cours de cet échange un élève a sorti de son pupitre le " Raymond Queneau un poète " pour en lire un extrait, interrogeant J-P Dubost sur son adhésion aux définitions de Queneau dans son art poétique. " les mots il suffit qu'on les aime pour écrire un poème " p17.
Réunir une constellation de textes poétiques autour de cette interrogation qui n'appelle pas de réponse unique, conduit à faire une double lecture du poème : ce qu'il me dit de la poésie à partir d'une expérience langagière et esthétique qui fait écho en moi. Cela revient pour les élèves et / ou le maître, à explorer le fonds BCD que l'on l'espère pourvu, à explorer les différents ouvrages ou revues de poésie afin d'élaborer sa réponse singulière et toujours provisoire à la question commune.
Promouvoir le geste anthologique dans la classe, dans le cycle
Le geste anthologique désigne l'acte de collectionner étymologiquement des fleurs et au figuré des textes que l'auteur choisit. Il y a ainsi dissociation de l'auteur des textes et de l'auteur de l'anthologie. C'est didactiquement une manière d'indiquer que l'acte de lire est créateur de nouvelles significations par la rencontre de textes entre eux, même s'ils ne sont pas du même auteur. Ainsi, lira-t-on l'anthologie de poésie contemporaine de Jacques Roubaud regroupant 128 poèmes composés en langue française de Guillaume Apollinaire à 1968 (Gallimard). La classe pourra alors s'interroger sur :
Pourquoi ces poèmes ont-ils été mis ensemble ?
Qu'est-ce qui est pareil dans la double page ?
Quels autres textes à ajouter ?
Comment faire pour trouver le texte entier du poème ou les poèmes que l'auteur avait désignés comme voisins dans le recueil original ?
Pourquoi distinguer les anthologies des recueils ?
Qui a fait le recueil ? Comment est-il organisé ? Il me fait penser à … une histoire diront d'abord les élèves à propos de C'est corbeau . Mais l'exploration de l'univers d'un poète entraîne vers la découverte de la fabrication d'un recueil : que ce soit dans C'est corbeau ou Anacoluptères , J-P Dubost comme James Sacré ré-inscrivent certains de leurs poèmes dans des recueils différents confrontant une écriture ancienne avec une nouvelle dans un autre contexte, leur offrant une nouvelle vie, des lectures nouvelles. Nous n'irons peut-être pas jusqu'à dire comme J-Y Debreuille dans les Cahiers Robinson, qu'un poème isolé matériellement du livre dans lequel il a été inséré par son auteur " n'a littéralement pas de sens ". Mais nous partageons avec cet auteur l'idée que la lecture du recueil, c'est une rencontre duelle avec chacun des poèmes et triangulaire avec ce qui se crée entre les poèmes, ce qui les lie par la lecture que le lecteur en fait. Ainsi, la découverte d'un recueil peut s'imaginer comme la découverte d'un nouveau territoire. Selon que l'on est guidé ou que l'on parte à l'aventure, les parcours ne seront pas identiques et n'auront pas le même coût psychologique. Le maître peut baliser des étapes afin d'enrôler ses élèves puis les laisser inventer ensuite leur propre cheminement. (voir nos propositions pour Anacoluptères de James Sacré).
Quelles activités langagières l'élève peut-il alors mettre en œuvre ?
Il lit un recueil (anthologie) et note dans son journal de lectures son trajet dans le recueil puis échange avec un autre sur les raisons de ces choix.
Il choisit deux poèmes (ou extraits) qui se ressemblent et les présente (les dit) au groupe; chaque élève note ce qui pour lui se ressemble. Ce n'est pas seulement la forme ou le thème. Ce peut être le rythme, des impressions parfois difficiles à verbaliser mais qu'il pourrait exprimer en proposant une autre œuvre (picturale, musicale…)
Il apprend à dire un poème, le lit à haute voix en la modulant selon le ton, la coloration qu'il souhaite lui donner, expérimente des rythmes de lecture et les effets qu'ils produisent, enregistre, réécoute les différentes voix du poème, les apprécie. Il peut produire à plusieurs une lecture singulière du poème (maîtriser l'intonation, le rythme, la diction seul ou à deux, en écho, avec ostinato…) en fonction de l'interprétation que les élèves souhaitent faire éprouver.
Mettre les élèves en situation d'interpréter :
Après lecture du maître demander une mémorisation partielle et sélective du maximum de texte noté après coup par l'élève
Relecture du maître et deuxième notation
Poursuivre le jeu dans une troisième relecture
Réécrire le texte du poème en complétant avec ses propres mots
Lecture de chaque texte produit
Cas particulier de la poésie traduite comme réécriture : un exemple dans " Les aventures d'Alice au Pays des Merveilles ". Le poème introductif selon les traductions ne s'entend pas de la même façon. Des élèves de cycle 3 déroutés par certaines d'entre elles en ont fait l'expérience, certains choisissant in fine la version qui leur a le plus résisté.
Last modified
2005-09-29 16:03