Pourquoi Peter SIS ?
Nous aurions pu lancer la constellation " Un univers d'auteur " par d'autres exemples plus connus, d'autres auteurs plus faciles d'accès. Mais…l'album Les trois clés d'or de Prague figure sur la liste des ½uvres proposées pour le cycle 3 (" difficulté de lecture : niveau 3 "), avec une notice qui en commente les qualités, soulignant en particulier que, dans ses images, " tout est signe à lire ". Qu'est-ce qui est donc donné à lire, alors que le texte semble tout dire de ce qu'il faut comprendre, explicitement et sans réserve ? La lecture semble épuiser le sens proposé ; elle est alors jugée par certains " décevante " et les images ne sont plus senties que comme " l'illustration " d'une histoire réduite aux acquets. On en apprécie (ou pas) le caractère énigmatique, sans toujours mesurer leur nécessité, sans voir qu'elles s'offrent elles aussi comme des " clés " ouvrant à un espace et un temps singuliers, un univers créé de toutes pièces, une manière de dire le monde, une histoire, un auteur quoi !
Il nous a semblé qu'il était plus facile d'apprécier cet album lorsqu'il se trouve resitué dans un ensemble à défricher et déchiffrer, lorsqu'il est mis en relation avec d'autres personnages, avec d'autres quêtes, par exemple avec cette petite Madeleine-Madlenka dont il est question en exergue et qui ailleurs prend les autres à témoin de son désir de grandir, ou avec ce jeune garçon passionné de varans qui voit ce que les adultes ne voient pas, au-delà du médiocre substitut aux dragons de l'île de Komodo qu'ils traquent avec leurs appareils photographiques ( Komodo, l’île aux dragons).
Ajoutons que l'½uvre de Peter Sís déborde largement les quelques albums retenus, qu'il est aussi réalisateur de films d'animation (c'était sa vocation première), illustrateur d'un grand nombre d'ouvrages, dessinateur de presse (pour les magazines américains New York Times, Washington Post, Time, Newsweek, pour Le Monde…) et peintre. Comme pour Tomi Ungerer, et dans un registre différent, il peut être intéressant de jeter un ½il par-dessus ces albums et de repérer les continuités entre l'½uvre pour enfants et l'½uvre pour adultes. Comme Tomi Ungerer, Peter Sís est un auteur qui respecte ses lecteurs, aussi jeunes soient-ils, et les prend au sérieux. " J'aimerais que mes livres (ou mes films) ne comportent que des images. L'histoire pourrait se lire de tant de manières différentes ! Je suis plus ou moins contraint d'écrire par tradition, à cause des éditeurs américains qui " ont peur " de voir les enfants penser par eux-mêmes. Les enfants pensent par eux-mêmes, contrairement à nous ".
Il a fallu attendre l'hommage rendu, en 1996, par le Salon du livre de jeunesse de Montreuil pour que l'ensemble de son ½uvre soit connu en France. L'exposition des dessins originaux qui y était faite a trouvé son prolongement dans l'ouvrage de Michel Host, Peter Sís ou l'imagier du temps, publié en 1996 chez Grasset. L'interview accordée à Henriette Zoughebi - et dont on trouve ci-dessus quelques traces - y est rapportée. S'il n'y a encore que peu de littérature critique sur son ½uvre, c'est l'occasion de partir à la découverte de ses albums et de faire preuve d'imagination !
Il nous a semblé qu'il était plus facile d'apprécier cet album lorsqu'il se trouve resitué dans un ensemble à défricher et déchiffrer, lorsqu'il est mis en relation avec d'autres personnages, avec d'autres quêtes, par exemple avec cette petite Madeleine-Madlenka dont il est question en exergue et qui ailleurs prend les autres à témoin de son désir de grandir, ou avec ce jeune garçon passionné de varans qui voit ce que les adultes ne voient pas, au-delà du médiocre substitut aux dragons de l'île de Komodo qu'ils traquent avec leurs appareils photographiques ( Komodo, l’île aux dragons).
Ajoutons que l'½uvre de Peter Sís déborde largement les quelques albums retenus, qu'il est aussi réalisateur de films d'animation (c'était sa vocation première), illustrateur d'un grand nombre d'ouvrages, dessinateur de presse (pour les magazines américains New York Times, Washington Post, Time, Newsweek, pour Le Monde…) et peintre. Comme pour Tomi Ungerer, et dans un registre différent, il peut être intéressant de jeter un ½il par-dessus ces albums et de repérer les continuités entre l'½uvre pour enfants et l'½uvre pour adultes. Comme Tomi Ungerer, Peter Sís est un auteur qui respecte ses lecteurs, aussi jeunes soient-ils, et les prend au sérieux. " J'aimerais que mes livres (ou mes films) ne comportent que des images. L'histoire pourrait se lire de tant de manières différentes ! Je suis plus ou moins contraint d'écrire par tradition, à cause des éditeurs américains qui " ont peur " de voir les enfants penser par eux-mêmes. Les enfants pensent par eux-mêmes, contrairement à nous ".
Il a fallu attendre l'hommage rendu, en 1996, par le Salon du livre de jeunesse de Montreuil pour que l'ensemble de son ½uvre soit connu en France. L'exposition des dessins originaux qui y était faite a trouvé son prolongement dans l'ouvrage de Michel Host, Peter Sís ou l'imagier du temps, publié en 1996 chez Grasset. L'interview accordée à Henriette Zoughebi - et dont on trouve ci-dessus quelques traces - y est rapportée. S'il n'y a encore que peu de littérature critique sur son ½uvre, c'est l'occasion de partir à la découverte de ses albums et de faire preuve d'imagination !
Last modified
2007-01-15 14:37