Lecture et maîtrise de la langue,
Alain BENTOLILA
Extrait de la page 17.

Résumé :
" Sans réelle maîtrise de la langue orale, il n'y a pas d'entrée possible dans le monde de l'écrit, ni de chances réelles d'intégration sociale". Au bénéfice de cette intime conviction, Alain Bentolila, souhaite une collaboration étroite entre chercheurs et praticiens où chacun puisse évoluer, l'un dans sa recherche, l'autre dans sa pratique.

Les premiers pas de l'enfant vers le langage sont réalisés dans un climat de très grande connivence. En grandissant, cette situation de communication doit nécessairement s'élargir pour que l'enfant découvre les droits et les devoirs de la communication orale.

L'école, et l'école maternelle en tout premier lieu, a une réelle mission à remplir auprès de certains jeunes :

- ceux, victimes de l'absence d'une véritable médiation familiale propre à leur faire

comprendre ce que parler veut dire.

- ceux qui vivent dans le monde de l'audiovisuel où tout est prévisible et qui rend

superflue toute construction du sens du langage oral.

C'est pourquoi l'école maternelle doit concevoir une pédagogie de la maîtrise de la langue orale spécifique et ambitieuse qui se différencie de la pédagogie de l'écrit. Cette démarche est délicate car les activités de la communication orale sont difficiles tant à programmer qu'à vérifier.

Néanmoins, elle pourrait se concevoir autour de quatre phases présentées et développées dans l'article :
- le constat d'échec
- l'identification des causes
- les conditions de la réussite
- le constat de réussite

Parallèlement, l'enfant doit prendre conscience que l'on ne parle pas toujours pour les mêmes fins et qu'il faut donc adapter son discours.

Ces objectifs clairement exprimés en terme de prise de conscience et de procédures maîtrisées ainsi que les objectifs concernant plus spécifiquement la lecture donnent l'ampleur de la responsabilité de l'école maternelle dans le domaine de la langue.