Mise en Mots
La référence au réel se traduit également par
le choix des mots
- les noms des poilus sont souvent les noms authentiques de soldats morts de Rezé, et Monnier fut réellement instituteur à Rezé (Voir " En savoir plus" : Rézé).
- le langage des poilus reflète celle des armées du début du siècle (" shrapnell ", " molletières ", " godillots ", " esgourdomètre ", " Fritz ")
- certaines dénominations contemporaines comme " Rouanda " ne peuvent être comprises des poilus de 1914 :
Le jeu sur le langage
L'humour noir de Pef qui permet d'établir la distance, de ne pas se limiter à l'émotion, est entre autre, fondé sur l'ambiguïté du langage. Par exemple,
- Sorin qui n'a plus que la moitié du visage : " Ch'ais plus bien lire, mon lieutenant. La mémoire ! Faut pas m'en vouloir, j'ai plus toute ma tête ! "
- " La tranchée " fait référence à celles du Front 14/18 comme à celles de la voirie de Rezé…
- " Attention, une automobile qui fonce comme une balle ! " Pour le jeune lecteur, la comparaison porte-t-elle sur la balle de fusil ou la balle de tennis ?
Le jeu entre description et interprétation par les poilus de 1914 plongés dans le monde moderne, suppose la connivence (et le plaisir) du lecteur qui comprend le décalage entre leur vécu et le présent.
- " une sorte de fourche râteau " (l'antenne de télévision)
- " une petite grenade plate " (la télé-commande)
- La description de la télévision
- L'interprétation de la Carte météorologique 1998 en Nouvelles du Front de guerre 1914 etc…
Le texte documentaire
Chaque photo est accompagnée d'un texte d'information écrit au présent en phrases brèves, avec une typographie spécifique.
Parfois, le document établit également un lien direct avec le récit de fiction. Ainsi, à propos de l'utilisation par les civils de masques à gaz bricolés, c'est la photo d'une classe avec sa maîtresse, dans la cour de l'école, qui a été choisie, fil rouge du thème sous-jacent - l'école doit assumer le devoir de mémoire - repris par le personnage de l'instituteur et sa rencontre avec l'enfant.
Ce thème de l'école et de son rôle dans la formation du citoyen est récurrent dans les écrits de Pef, fils d'instituteur et d'Alain Serres, instituteur lui-même : voir " La Princesse Dézecole ", " Les Pastagums… ", " Cour couleur… "