Comme Arro soir, d’Olivier Douzou, aux mêmes Editions du Rouergue, l’aspect ludique de l’album a valeur pédagogique et invite :
Ces suggestions ne sont ni successives, ni simultanées, ni exhaustives. Ce sont là tous moyens de parler l’histoire et donc de raconter ce qu’elle évoque. « Un album fait pour être lu et relu, disions-nous au départ ». À condition de laisser aux auditeurs et aux lecteurs le temps d’investir l’histoire et ses personnages, d’aller et venir à l’intérieur du récit.
Pour cela ils seront guidés par les marques temporelles (le démarrage de l’histoire : « Ce matin… », la succession des actions : « Puis… », « Ensuite… », « Enfin… », la durée de l’attente : « Le lendemain… », « Je reviendrai demain… », « Le lendemain… », « Pas la peine que je revienne demain… »…). Ils reconnaîtront les formules qui se répètent et qui rythment l’impatience naïve de Monsieur Louis : « il n’y avait rien à voir », la sagesse muette de l’oiseau et celle, amusée, du commentateur (« C’était encore trop tôt ! »). Les articulations logiques et temporelles sont fortes, encore faut-il les faire sonner pour les transformer en ancrages solides, et mettre en valeur les ajouts successifs (« encore trop tôt », « toujours rien à voir… ») grâce auxquels aussi l’histoire progresse.