C’est une histoire à plusieurs voix :
Cette polyphonie se donne à lire dans la fantaisie des signes typographiques, la variété des polices de caractères, l’importance donnée à certains mots qui se détachent du texte, la couleur affectée aux répliques de Monsieur Louis, la disposition sur la page. Pour lire le texte à haute voix il faudra se servir de toutes ces indications, mais aussi les faire repérer aux enfants (la place du point d’interrogation dans la page de titre, la valeur des parenthèses, des guillemets, du point d’exclamation…). Il faudra donner tout son volume au mot « ENORME » ou faire retentir l’exclamation « J’en ai assez ! », faire répéter les formules qui scandent la succession des jours : « il n’y avait rien à voir. », « Mais l’oiseau ne répondit rien… », moduler la confidence des a parte, mais aussi apprécier les plages de silence dans les doubles pages sans texte.
Revenant en arrière, les lecteurs avertis repèreront les indices semés dès la première page de rappel du titre (la dédicace « pour Véro », la signature « Christian Voltz » distribuée sur les graines sorties du paquet, les références à la maison d’édition tombées en pluie de la pomme d’arrosoir, comme un Calligramme apollinarien…). Ils pourront aussi s’interroger sur le dispositif proposé en page de couverture et sa valeur programmatique. Et sur la conclusion (en forme de moralité ou de pirouette ironique ?) de la 4ème de couverture.