Histoire et fiction

Les termes qui désignent les deux personnages principaux : le chevalier, l'épouse du chevalier, la jeune épouse, sa promise, la jeune femme, sa dame… entretiennent l'anonymat de ces personnages jusqu'à la fin du récit, il n'y a pas de progression dans la façon dont l'auteur les nomme. Cela donne au lecteur une impression de "récit objectif" mais est-ce suffisant pour entretenir l'illusion de récit historique ?
La subjectivité du récit est produite entre autre par l'évocation de la vie intérieure du chevalier. Dans Le Vitrail, l'extrait étudié met en évidence la " vie intérieure " du personnage (pages 34 à 36), Le chevalier ne pensait plus à rien (..) il chassait toutes les pensées qui lui rappelaient sa dame (…) L'Angleterre et son foyer lui paraissaient si lointains (…) une armée léchant ses plaies comme un chien battu …
Cette technique de construction d'un personnage est évoquée par . "La référence aux pensées, sentiments, passions, angoisses ou désirs d'un personnage, donne une impression de "richesse psychique". (L'effet-personnage dans le roman, Vincent Jouve, Puf écriture, 1992).

Toutes ces précisions psychologiques permettent à l'auteur de donner de l'épaisseur à son personnage, nous sommes donc bien en présence d'une fiction historique, à différencier d'un récit historique. (lire l'article le Moyen Age ou quels critères pour différencier roman historique et écrit d'historien, Claudine Garcia-Debanc, in Pratiques n°69).

La différence entre "objectivité" et "subjectivité" pourra être étudiée en proposant aux élèves une comparaison entre la description d'une bataille dans Le vitrail et celle d'un texte documentaire.

La partie documentaire du livre peut être utilisée (Quel était le but des croisades ? page 60, Le chevalier du vitrail faisait-il partie de cette croisade ? page 62) ou tout autre extrait d'un manuel scolaire ou d'un documentaire : Le temps des chevaliers, Gallimard jeunesse, Les Yeux de la découverte, pages 54 et 55.