Le récit d'enquête
Ecriture du suspense
Après avoir lu John Chatterton détective, les élèves pourront aborder Lilas par la construction de son suspense : en effet le lecteur, dans la connivence, attend impatiemment la suite du récit dont il prévoit les futures péripéties sur la base des informations qu’il possède déjà. Si l’on relit en classe le conte de Grimm, Blanche-Neige, les liens avec ce conte pourront être rapidement identifiés. Il sera intéressant alors d’utiliser les connaissances – complètes ou partielles – des élèves pour travailler sur les possibles narratifs. En effet, le lecteur est mis en contact d’emblée avec la protagoniste de l’acte délictueux, contrairement à la première enquête dans laquelle l’identité du coupable n’est que suggérée dans les premières pages. Dans le présent récit, John est dans une position plus délicate puisqu’il est utilisé par le coupable lui-même et doit donc d’abord prendre conscience qu’il a été manipulé avant de résoudre l’affaire. L’identification du lecteur au personnage principal sera ici, de fait, plus intense. Le déroulement de l’enquête (hypothèses, recherche d’indices, fausse piste, bagarre…) et le rapprochement avec le conte favoriseront donc la production d’écrits de travail (CE2, CM) ayant pour objectif d’entrer dans la transposition en en explicitant les contraintes. On peut choisir entre plusieurs possibilités :
- après l’entrevue de John avec Madame : faire le portrait de cette femme, imaginer ce qu’elle peut tramer ; pourquoi Lilas a disparu, où se trouve sa cachette ;
- après les confidences de Georges : imaginer le rôle que va jouer Greg et les pensées intimes du détective, lui-même victime d’une filature dans la rue ;
- après la première rencontre avec Luc Leprince : que penser de ce personnage visiblement troublé ? est-il coupable d’une mauvaise action ? que va-t-il faire ?
- à l’arrivée près de la cachette et avant le dénouement : expliquer pourquoi cette maison est inquiétante et pourrait être le lieu où l’on cache Lilas ;
- après le revirement de Greg : expliquer la surprise ; que va-t-il dire maintenant à Madame ? imaginer un dénouement heureux et un autre malheureux. On imagine donc par écrit deux dénouements possibles puis on peut procéder à un débat interprétatif pour savoir oralement lequel est acceptable compte tenu des prémices de la transposition opérée par l’auteur. L’enseignant fera justifier précisément le choix de ces dénouements et les confrontera à celui imaginé par Pommaux.