Se situer comme sujet culturel
Pour renforcer l’appropriation du genre chez les élèves, il est possible d’utiliser la richesse thématique des images de Pommaux en transposant l’album au théâtre. Certains indices ci-après prendront alors tout leur sens, notamment :
- les emprunts à la BD : vignettes, phylactères pour écrire les dialogues ;
- la gamme chromatique dominante, faite des couleurs expressives, chaudes ou froides, soulignées par le recours à une riche palette de noirs et de gris, notamment dans le jeu des ombres, permettrait de réfléchir aux décors ;
- l’expression de la peur sur les visages de la mère affolée puis de la jeune fille serait l’occasion, d’un travail sur les émotions et la façon de les représenter dans l’univers de l’album et de la BD puis au théâtre.
Deux systèmes de personnages étant superposés, celui du conte et celui du policier, il paraît intéressant de travailler précisément sur la transposition du premier dans le second. Une focalisation du regard sur les costumes des personnages dans les images l’éclairera. Ainsi, un relevé complet des caractéristiques vestimentaires des 6 principaux acteurs permettra en effet de mieux comprendre les enjeux de la transposition du conte Le petit Chaperon Rouge :
- John : imperméable, chemise blanche, cravate rose ;
- La mère de l’enfant enlevée : col de fourrure, gants, chapeau à large bord, pochette ;
- La fillette : tee-shirt, socquettes, ceinture, foulard rouges ;
- Le loup : veste, chapeau, lunettes noires ;
- Raton et Charlie : casquette, salopette.
Chaque costume, riche de connotations, permet de situer le milieu social du personnage et révèle sa personnalité. L’ensemble connote la modernité, l’ambiance citadine, l’élégance ou la décontraction. On pourrait comparer notamment John avec d’autres archétypes de détectives dont le costume n’est pas le fruit du hasard : Sherlock Holmes, Rouletabille, Nestor Burma (mis en BD par Tardi), Philip Marlowe, Hercule Poirot, Columbo…