L'image et le texte proposent    les éléments d'une représentation de l'ogre dans toute    sa puissance dévoratrice. Aux pages 6 et 7, on découvre les attributs    de l'ogre : "un grand couteau", précise le texte, ensanglanté,    renchérit l'image. C'est un "vrai géant", si vrai qu'il    ne rentre pas dans la page, seul son bras gauche apparaît. Il mange les    petits enfants, indique le texte et l'image laisse voir des petites mains agrippées    aux barreaux d'une cage. Le lecteur, dès lors convaincu de la nature    dévoratrice de l'ogre, envisagera avec crainte l'avenir du deuxième    personnage du récit : la jeune et innocente Zéralda. Mais sur    quels indices doit-il s'appuyer pour comprendre que Zéralda ne connaît    pas l'ogre et ne l'identifie pas comme tel ? Au cours de la scène de    l'embuscade, Zéralda décrit l'ogre comme "un pauvre homme"    tout en prenant en compte sa nature de géant vu la quantité de    nourriture qu'elle lui prépare ! Mais elle ne se doute jamais du danger    qu'elle court et c'est cet écart entre les connaissances du lecteur et    la naïveté du personnage qui crée toute la dynamique de ce    récit.