Mise en texte, mise en image
La première double page présente la photo d’un arbre particulier, en fleurs, dont le nom spécifique n’est pas précisé. Le texte joue avec les déterminants « un » « l’ (e) » : c’est « Un arbre ». Le texte des deux doubles pages suivantes décrit un processus général : « Une fleur : Sous la fleur coupée on voit les pétales blancs, les étamines, le pistil », puis « Un fruit : la fleur se fane, le fruit grossit ». C’est avec le titre suivant « Une cerise » que les jeunes lecteurs découvrent sous la généralisation, le cas particulier qui s’appuie sur leur connaissance. Le texte suivant : « Le noyau », défini comme la graine de l’arbre pouvant donner naissance à un nouvel arbre, est illustré par un superbe bouquet de cerises rouges dont les enfants savent très bien qu’elles cachent un noyau. On enchaîne ensuite sur la seconde partie, du fruit à l’arbre, avec « Le fruit du chêne », en faisant abstraction de la double page consacrée à la graine du cerisier. Cette fois, il s’agit bien explicitement d’un cas particulier : le gland est le fruit du chêne, mais curieusement, il n’est pas fait référence à la graine contenue dans le gland. C’est « le germe », puis « le bourgeon » et enfin « la tige et ses feuilles » (la plantule) qui sont mis en scène.
La dernière photo, accompagne le titre-page « L’arbre » et le texte « L’arbre grandit ensuite, il aura des fruits, qui auront des graines ». Enchaînant sur la plantule issue du gland, le lecteur s’attend à voir un chêne. Or, l’arbre présenté n’est ni un cerisier, ni un chêne : plutôt un olivier, si l’on observe son feuillage et l’environnement. : c’est « un arbre » et la lecture peut recommencer en boucle comme le cycle de reproduction.
Quand on reprend l’ensemble de l’album, on voit que le poster, ne retenant que 8 des 10 photos met en scène 2 cas particuliers : le cerisier : de l’arbre au fruit, puis le chêne : du fruit à …un arbre qui n’est pas le chêne. Il serait donc intéressant de ne montrer le poster qu’à la fin. La généralisation apparaît clairement dans les textes et dans la succession des titres repris dans la table des matières. Cependant, la notion de durée de cycle est très floue : on apprend que la fleur apparaît au printemps, on sait par expérience que les cerises se dégustent au début de l’été, une feuille morte tombée près du gland permet de situer sa chute en automne…