Mise en scène des savoirs

Mise en texte : un chronotope social
Tout l’art de l’auteur est de narrer ces deux histoires, la vie d’un châtaignier et la vie d’une famille de campagnols, sans faire référence à des durées explicites. Le récit débute par la présentation de la première génération de campagnols (Jeanne et Louis et leur fils Justin) en page 8. En page 10, c’est la vie quotidienne de Justin et Angèle, en pages 12 et 14, celle de leurs enfants (Marguerite Blaise et Sylvain)…
Ainsi, de Louis et Jeanne à Lola, ce sont sept générations de campagnols qui sont présentées durant cent cinquante ans. Toutes les branches ne sont pas complètes : que deviennent Marguerite et son époux artisan menuisier ? Roberto et Célestine ? …

À partir d’un arbre généalogique que les élèves pourront élaborer collectivement, des activités d’écriture se développeront pour imaginer ces destinées non développées par l’auteur.
Se pose alors un problème de cohérence : si l’histoire racontée dure 150 ans et que 7 générations de campagnols s’y succèdent, alors leur durée moyenne de vie est de 20 ans.
Or une recherche documentaire indique que :

http://ecologie.nature.free.fr/pages/mammiferes/campagnol_roussatre.htm

la longévité du campagnol roussâtre est de 18 mois

http://www.srpv-auvergne.com/_publique/campagnols/Fiche_CT.htm

 et celle du campagnol terrestre de 2 à 3 ans.

Ce constat contraint le lecteur à appréhender le personnage du campagnol, non plus seulement comme un animal anthropomorphisé, mais comme représentant un personnage humain dont la vie est marquée par des évènements socio-historiques. Il sera intéressant de faire argumenter les élèves de fin du cycle 2 dans un débat ouvert.


Le châtaignier pendant ce temps se développe et s’immisce dans la vie des campagnols de plusieurs manières.