Apprendre, se documenter
Pour entrer dans la démarche explicative qui lui est proposée et prendre en charge les informations données, il faudra au jeune lecteur ajuster son regard :
- d’abord comprendre que ce sont là des dessins, une manière de représenter les choses avec précision, certes, mais non pas à la manière de la photographie. C’est une figuration, presque une abstraction, qui isole les différentes plantes, les extrait de leur contexte naturel, les juxtapose comme autant d’unités représentatives. L’hyperréalisme du dessin n’empêche pas qu’un jardin potager, ça n’est jamais comme ça ! La lecture de l’album laisse donc toute sa place à la fréquentation d’un vrai potager ou d’un vrai marché, où l’on pourra regarder, tâter, soupeser, sentir…
- ensuite comprendre une autre forme de figuration, la coupe, qu’il s’agisse du légume représenté en coupe, sous différents aspects, ou du plan représenté dans son enracinement (et jusque dans le cycle de sa reproduction). Là aussi la lecture de l’album laisse place à des manipulations et des expérimentations… et appelle la lecture d’autres albums (L’arbre, le loir et les oiseaux, Arro soir…) qui jouent sur le même procédé de figuration.
- enfin élargir son expérience à des espèces qui ne sont pas forcément familières. Dès l’instant où l’album fait le tour des productions d’un jardin potager, il juxtapose des plantes qui ne poussent pas sous les mêmes cieux. Et il y a parfois loin du légume, dans son assiette, à la plante. Cette difficulté du jeune lecteur à établir un lien entre les deux est bien évoqué dans l’album Non, je n’ai jamais mangé ça (Jennifer Dalrymple – L’école des loisirs, Archimède) Il y a là, en germe, un vaste programme de découvertes, d’observations et de lectures ! Et un vaste programme de production langagière pour saisir par des mots tout ce qui est là représenté.