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Du côté du livre

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Le principal intérêt de cet album est de mettre en scène et de faire vivre une histoire archétypale, pas toujours connue des jeunes enfants du cycle 2.
C’est dans la relation que le lecteur pourra établir entre le texte et l’image que pourra être éprouvée l’histoire type. Pour cela, il est nécessaire de comprendre les spécificités énonciatives du texte et d’identifier le script de l’histoire, après une première lecture naïve de l’album permettant aux élèves de construire une première compréhension du récit.


Énonciation
Qui parle et à qui ?
S’intéresser à ces questions apparemment simples est essentiel dans l’entrée dans l’histoire. « Chevalier de mon c½ur, où es-tu ? … », premiers mots du texte dans la première double page avec en écho « Princesse de mon c½ur, où es-tu ? » double page suivante.
Qui parle ? Avec les élèves en relecture il sera aisé de faire valider les réponses dans le texte dans l’interaction créée par la juxtaposition des énoncés et dans l’image par la présence des deux personnages.
À qui ? Cela est une question bien plus redoutable pour les élèves. En effet, les personnages sont –ils en présence l’un de l’autre ou non ? Se parlent-ils « pour de vrai » ou est-ce plutôt la manifestation de ce qu’ils se disent à voix haute ? Un débat organisé par le maître à partir de cette question est nécessaire pour que le lecteur puisse apprécier le sens de la plainte, et le rythme du texte qui se poursuit. D’ailleurs la réponse sera différente pour les deux dernières doubles pages pour lesquelles on peut penser que le chevalier a entendu la princesse. Elle lui dit en effet que le dragon doit être frappé dans les yeux et enfin elle lui demande de la garder sur son c½ur pour la vie.

Relation texte image
Chaque double page est construite à l’identique rythmant le récit. La progression est assurée par le script de l’histoire et par l’interaction simulée, prélude à la rencontre des deux protagonistes.
Les éléments présents du  script sont les suivants : l’identification du système de personnages princesse prisonnière du dragon /chevalier en recherche de la princesse à délivrer ; le chevalier combattant le dragon ; la délivrance de la princesse et le départ d’une nouvelle vie à deux. Le dragon déjà présent dès le début de l’album dans l’encadrement de la fenêtre est aisément identifiable dans une position qu’il convient toutefois d’interpréter. Que signifie cet enroulement autour de la tour alors que dans la troisième double page la tour est représentée sans le dragon ?

 Les énoncés des personnages permettent de situer les lieux dedans/dehors et d’en imaginer l’atmosphère sonore ou visuelle du point de vue de leur auteur :
  • la princesse dans le noir de sa chambre, enfermée dans le donjon, où planent des ombres inquiétantes ;
  • l’atmosphère onirique inquiétante pour les deux personnages qui ne se voient pas, ne s’entendent pas, ne savent pas où se trouve l’autre. La quête ici est magnifiquement mise en scène dans le traitement thématique de la sensorialité et du pouvoir de l’esprit à imaginer l’absent.
L’onirisme présent dans le texte et l’image est repérable dans l’évocation des pensées irrationnelles des personnages et la représentation non conventionnelle des paysages, rochers comme revêtus de tissus, donjon au-dessus des nuages sous lesquels chevauche un peu plus loin un chevalier en quête de sa princesse, chevalier galopant au-dessus des nuages  vers la princesse enfermée dans le donjon.
Au fur et à mesure que le récit avance, la dynamique de l’image suit une trajectoire ascendante à interpréter  par le lecteur : accéder à la plus haute tour et s’élever, porté par le désir
Enfin le portrait de l’aimé sous l’oreiller de la princesse et sa présence un  peu plus tard près du miroir donnent à penser les états d’âme de la princesse et le motif de son attente. 
Quelques éléments énigmatiques peuvent être donnés aux élèves : pourquoi la princesse ne porte-t-elle pas ses chaussures ? Comment interpréter la permanence des oiseaux dans les différentes scènes, lien permettant de comprendre comment le chevalier a compris où se trouvait la princesse.

Mise en texte
Le registre poétique du texte se déploie, on l’a vu, dans le rythme à travers les reprises de la structure question réponse à distance (le chevalier et la princesse ne se parlent pas sauf à la fin). Le texte est donc la juxtaposition de dialogues intérieurs donnant l’illusion d’une communication singulière en pensées mue par le désir que chacun a de l’autre.
Le jeu théâtral peut aider les élèves à problématiser l’interprétation du texte à partir du questionnement initial sur l’énonciation :
- par les voix off adressées aux spectateurs et non à l’acteur,
- par la présence des deux acteurs sur la scène mais dont la vision l’un de l’autre est occultée - - ou par une apparition alternée sur la scène.
L’écriture est elle-même rythmée nécessitant une mise en bouche propice au repérage des éléments les plus saillants. Si le maître lit d’abord lui-même le texte à voix haute aux élèves, les élèves pourront ensuite soit le relire et le mettre en voix soit en mémoriser des passages.
Un élément du lexique peut servir de point de départ à la problématisation du  début du texte. En effet le terme « mirage » qui apparaît dans la scène 4 peut être défini à partir du contexte. « Princesse de mon c½ur, m’entends-tu ? Ce soir j’ai vu ton visage dessiné sur un rocher ou bien  était-ce un mirage que mon c½ur a inventé ? J’ai cru que tu m’appelais».
 Il permet alors de comprendre l’activité de pensée des personnages qui se laissent emporter par leurs perceptions.
Last modified 2009-12-03 15:39